Le taux d'intérêt du livret A est, en principe, révisé automatiquement deux fois par an (le 1 er février et le 1 er août) selon une règle de calcul qui prend notamment en compte l'inflation. Le taux étant ainsi égal à la moyenne de l'inflation et des taux à court terme, plafonné à l'inflation majorée de 0,25 point.
En suivant ce raisonnement, le taux de rémunération du livret A aurait dû augmenter au 1 er février, la variation des prix à la consommation hors tabac s'établissant en glissement annuel à près de 2,4 % en décembre 2011. Mais le ministre de l'Economie, François Baroin, a toutefois décidé de maintenir le taux de rémunération du livret à son niveau actuel, c'est-à-dire 2,25 %.
La loi permet en effet au ministre de l'Économie de déroger à cette règle « en cas de circonstances exceptionnelles ». En conséquence, le taux des livrets de développement durable (LDD) et du livret d'épargne populaire est respectivement maintenu à 2,25 % et à 2,75 %.
Précision : le maintien du taux du livret A a été décidé après une recommandation du gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, et la saisine du comité consultatif de la législation et de la réglementation financière.
Cette décision a notamment été prise « afin d'éviter une volatilité excessive du taux du livret A», l'inflation étant attendue en baisse pour ces prochains mois. Les économistes prévoient, en effet, un retour à moyen terme de l'inflation en deçà de 2 %.
Autre argument, la hausse du taux de rémunération du livret A conduirait à concurrencer les taux offerts par les fonds en euros des contrats d'assurance-vie et donc à fragiliser les produits d'épargne à long terme au profit d'une épargne à court terme.
À noter : la caisse des dépôts vient d'annoncer une collecte cumulée du livret A et du LDD de plus de 17,4 milliards d'euros alors que le niveau des encours s'établit désormais à un niveau record de 286,8 milliards d'euros.
30/01/2012 © Copyright SID Presse - 2012