Créé par la loi du 22 mars 2012 relative à la simplification du droit, le fichier national automatisé des « interdits de gérer » attendait qu’un décret précise les modalités de sa mise en œuvre. C’est chose faite ! Il entrera en vigueur le 1er janvier 2016 et sera tenu par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.
Mais pourquoi et pour qui a-t-on conçu ce type de fichier ?
Il faut savoir que, jusqu’à maintenant, il n’existait pas en France de fichier centralisant le nom des personnes ayant fait l’objet d’une interdiction de diriger, de gérer ou d’administrer une entreprise. Seules les mesures d’interdiction de gérer frappant les commerçants étaient mentionnées au registre du commerce et des sociétés (RCS). Les mesures sanctionnant les non-commerçants (les artisans, les dirigeants de société, les professionnels libéraux…) étaient portées, quant à elles, sur le casier judiciaire et n’étaient donc pas accessibles aux greffes des tribunaux de commerce. Une personne qui avait fait l’objet d’une mesure d’interdiction de gérer pouvait donc s’immatriculer au RCS en tant qu’entrepreneur individuel ou dirigeant de société…
Le fichier des interdits de gérer a donc vocation de lutter contre les fraudes et de permettre l’application des condamnations pénales portant interdiction de gérer. Y seront inscrites les faillites personnelles (pour détournement ou dissimulation de l’actif d’une société par exemple…) et les mesures d’interdiction de diriger, de gérer, d’administrer ou de contrôler, directement ou indirectement, une entreprise commerciale, industrielle ou artisanale, une exploitation agricole, une entreprise ayant toute autre activité indépendante ou une personne morale (pour abus de biens sociaux, présentation de comptes infidèles, défaut d’établissement des comptes annuels...). En outre, le fichier mentionnera le jugement ou l’arrêt ayant prononcé la mesure.
En revanche, les sanctions disciplinaires n’y seront pas portées.
Précision : l’accès au fichier sera réservé aux greffiers des tribunaux de commerce et des tribunaux civils statuant en matière commerciale, aux magistrats, aux personnels des juridictions de l’ordre judiciaire et des services du ministère de la Justice et à certains représentants de l’administration et d’organismes dans le cadre de leur mission de lutte contre les fraudes.Les consultations du fichier feront l’objet d’un enregistrement comprenant l’identifiant du consultant, la date et l’heure de la consultation.
13/03/2015 © Copyright Les Echos Publishing - 2015