Comme chaque année, la Société Forestière (filiale de la Caisse des Dépôts) et la Fédération Nationale des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) ont publié leur indicateur 2016 du marché des forêts en France. Selon ce rapport, le prix des forêts françaises est reparti à la hausse : +2,8 % en 2015. Cette reprise du marché, qui intervient après quatre années de stabilité, s’expliquerait en partie par la poursuite de la baisse des taux d’intérêt et par l’intérêt croissant des investisseurs pour cet actif. En effet, après la crise de 2008, les parcelles de forêts ont retrouvé leur statut de valeur refuge. Un regain d’intérêt qui a contribué à faire « flamber » les prix. Ainsi, par exemple, sur la période 1997-2015, le prix minimal par hectare de forêt a été multiplié par 1,6, passant ainsi de 410 € à 650 € par hectare. La progression du prix maximal a été encore plus soutenue : multiplié par 2, il est passé de 5 900 € à 11 730 € par hectare. Faut-il y voir là les prémisses d’une bulle spéculative ?
En outre, ce regain d’intérêt vient sans doute du dispositif fiscal très avantageux qui entoure cet investissement. En effet, un investissement dans les forêts peut ouvrir droit, soit immédiatement lorsqu’il est réalisé en direct, soit 2 ans après sa réalisation par l’intermédiaire d’un groupement forestier, à une exonération d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à hauteur de 75 % de la valeur du bien, sous réserve notamment d’un engagement de gestion durable dûment constaté.
09/06/2016 © Copyright Les Echos Publishing - 2016